Former une famille recomposée

La famille recomposée, c’est la mise en commun de deux cultures. Chaque parent avait son propre mode de vie, ses règlements et son horaire. Lorsque nous mettons en commun deux façons de faire, c’est normal que la structure familiale soit ébranlée. La composition particulière d’une famille recomposée peut donc amener plusieurs défis.

À travers les deuils vécus, les déménagements, les changements de routine, les adaptations aux nouveaux membres de la famille, les parents et les jeunes doivent composer avec plusieurs réalités différentes. La recomposition familiale est un processus pouvant s’étaler sur plusieurs années et pouvant faire vivre une foule d’émotions aux membres de cette nouvelle structure.

Les réactions possibles à l’annonce d’une recomposition familiale

L’arrivée de nouvelles personnes dans la famille risque de changer la dynamique établie entre le parent et son jeune. Ce dernier peut avoir le sentiment de perdre sa place auprès de son parent. Il peut aussi avoir l’impression que son parent l’aime moins ou qu’il est moins disponible qu’avant. D’ailleurs, malgré les efforts du parent, il se peut que le jeune se sente en position de concurrence vis-à-vis du beau-parent ou de la nouvelle fratrie.

Il sera alors rassurant pour le jeune de lui rappeler qu’il n’est pas responsable des changements familiaux, et que l’amour éprouvé pour lui ne change pas.

Certains jeunes vivent ces changements très difficilement. Selon les circonstances, votre jeune peut ressentir de la colère, de la jalousie, de la culpabilité, du rejet, de l’impuissance… Il est donc important de l’accueillir dans ce qu’il vit et de valider ses sentiments en demeurant présent et disponible, empathique.

Et les parents?

Les adultes ne sont pas à l’abri des bouleversements émotifs. Par conséquent, il est normal que le parent soit, lui aussi, submergé d’émotions et qu’il se retrouve dépassé par les événements. Après tout, nous sommes tous humains! Si tel est le cas, le parent a le choix d’en discuter avec son conjoint ou sa conjointe et de lui exprimer ce qu’il vit. S’il le juge nécessaire, il peut aussi choisir de parler calmement de certains sujets avec les enfants de la famille. Cependant, il n’est pas réaliste de demander aux jeunes d’être empathiques envers leurs parents. Ce n’est ni leur rôle ni leur responsabilité.

De bonnes bases pour les familles recomposées

Nouveaux horaires, nouvelles règles

Pendant la réorganisation de la famille recomposée, il est généralement utile de discuter tout le monde ensemble des nouveaux horaires et des nouvelles règles à la maison. Nous pouvons alors prendre le temps de bien expliquer aux jeunes ce qui va changer et ce qui ne changera pas et de les faire participer à certains processus de décision.

Créer des occasions favorables

De plus, afin de développer des liens significatifs avec les enfants de notre conjoint ou conjointe tout en maintenant une relation privilégiée avec nos enfants, nous pouvons penser à créer des occasions favorables. Nous pouvons planifier des activités et passer du temps de qualité en tête à tête avec les enfants de notre conjointe ou conjoint (si parents et enfants sont d’accord), en tête à tête avec nos propres enfants et parfois tout le monde ensemble!

Instaurer des règles égalitaires

Afin que les deux familles puissent arriver à vivre ensemble, il importe d’avoir des règlements égalitaires pour tous en ce qui concerne la vie commune, la vie au quotidien. Bref, que les enfants de notre conjointe ou conjoint et les nôtres aient les mêmes règlements. Le contraire pourrait créer un sentiment d’injustice chez les enfants. Par exemple, si nous exigeons que notre ado range sa chambre, il serait important que l’autre parent exige la même chose de ses enfants.

Définir et expliquer les rôles des parents 

Chaque famille recomposée doit se poser la question: quel rôle jouera chaque parent? Est-ce que ce sera 50-50, ou est-ce que chacun aura l’autorité sur ses enfants seulement? Certains parents jugent préférable, dans un contexte d’adaptation, que l’exercice de l’autorité soit réservé, pour un certain temps, au parent biologique. Gardez en tête qu’un adulte reste bien souvent un guide pour l’enfant, qu’il soit le parent ou le beau-parent.

Lorsque les rôles sont plus définis, les expliquer clairement à l’enfant: ce que chacun fera, le rôle et la position que les parents auront.

«Tu n’es pas mon père (ma mère)!». Voici un argument que bon nombre de beaux-parents entendent… Nous pouvons par exemple répondre: «Effectivement, je ne suis pas ton parent, mais on vit ensemble. Je me soucie de toi et c’est pour ça que je me permets de te dire quelque chose.»

Souligner le nouveau départ

Il peut être bénéfique de souligner le début de cette grande aventure! Les parents peuvent, par exemple, instaurer de nouveaux rituels familiaux, de nouvelles traditions originales, qui marqueront un nouveau départ tous ensemble et qui traceront un nouveau territoire familial. La collaboration des jeunes est généralement souhaitable lorsque vient le temps de lancer des idées!

Respecter le rythme

Enfin, pendant tous les changements énoncés, il est important de nous accorder le temps nécessaire pour instaurer l’équilibre familial. Il est donc primordial de respecter le rythme et les besoins de chaque enfant dans son adaptation à sa nouvelle réalité.